Il est est difficile de conseiller des chaussures de course à pied tant il y a de marques et de modèles. Les marques ont des niveaux de technologie sensiblement équivalents et toutes se valent plus ou moins. Toutefois, que ce soit en magasin ou sur internet, une paire de runnings ne se choisit pas au hasard. Il est important de prendre en considération un certain nombre de paramètres et ne pas se laisser griser par les arguments marketing que beaucoup de marques savent désormais parfaitement utiliser.
Ainsi, en fonction de votre morphologie, vos habitudes d’entraînement, vos objectifs et de plusieurs autres critères que nous allons passer en revue, votre choix devra se porter plutôt sur un modèle de chaussures que sur un autre. Mais gardez à l’esprit qu’au final, votre choix dépendra fortement de vos sensations et de votre confort.
Lorsque vous cherchez une chaussure de course à pied, vous devez avant tout chercher une chaussure confortable, dans laquelle votre pied est à l’aise et dans laquelle vous vous sentez bien. Prenez le temps de marcher avec, voire de courir si le magasin dispose de la place nécessaire. A Paris, la Boutique du Marathon offre par exemple la possibilité à ses clients de faire des allers-retours dans la rue. Si vous achetez sur internet et que vous ne vous sentez pas bien dans les chaussures achetées, vous avez souvent la possibilité de les renvoyer au magasin en ligne.
Quoiqu’il en soit, si vous avez au pied le modèle de vos rêves mais que vous ressentez une gêne, surtout n’achetez pas les chaussures ! Votre déception ne sera que de quelques minutes alors que les blessures peuvent être beaucoup plus longues…
La morphologie du coureur à pied est un critère très important dans le choix du modèle. Il est évident qu’un coureur Elite kenyan peut se permettre d’utiliser des modèles qu’un homme de 1m80 et de 100kg ne peut pas porter. Pourtant, il est fréquent de voir des coureurs « lourds » vouloir à tout prix acheter un modèle ultra-léger et dynamique pour courir un marathon…
On considère en général qu’à partir d’environ 80 Kg pour un homme et de 65 Kg pour une femme, un amorti plus important est nécessaire. Gardez en tête que la force de l’impact au sol peut atteindre 3 à 5 fois le poids du corps, soit 400kg à chaque foulée pour un homme de 80kg !
Pour choisir une chaussure de course à pied, il faut tout d’abord connaître sa pointure, qui ne correspond pas à sa pointure de chaussures de ville. D’autant plus que le pied gonfle lors de l’effort, qui plus est si celui-ci est prolongé.
Déterminer votre pointure peut être assez compliqué si vous n’avez pas d’habitude avec la marque. En effet, d’une marque à l’autre, votre pointure peut être différente, sans parler de la différence entre les pointures européennes et américaines. D’ailleurs, nous vous conseillons de vous fier aux pointures US. En effet, les fabricants ont souvent la même unité US alors que les tailles européennes changent selon les marques, la table de conversion étant propre à chaque marque. Par exemple, un 10 US correspond à un 44 2/3 avec Adidas et un 44 avec Nike !
Pour connaître votre pointure, vous pouvez procéder de la façon suivante :
-Posez une feuille de papier au sol et contre un mur
-Posez votre pied nu sur la feuille, talon collé au mur
-Tracez un trait perpendiculaire à votre pied au niveau de votre orteil
-Mesurez la distance entre le mur et le trait que vous avez tracé
A la mesure observée, vous devrez ajouter entre 1 cm et la largeur du pouce (en gros une pointure en plus). En effet, lors du mouvement, le pied vient constamment buter contre l’avant de la chaussure. Cela occasionne des frottements pouvant être la cause d’ampoules mais surtout de traumatismes au niveau des ongles qui se fragilisent voire qui noircissent.
Enfin, n’oubliez pas que l’essayage des chaussures se fait debout et non assis.
Il existe trois types de foulée. La moitié des coureurs ont une foulée dite universelle, 40-45% ont une foulée dite pronatrice et 5-10% ont une foulée dite supinatrice.
La foulée supinatrice est une façon de courir avec le pied orienté vers l’extérieur provoquant une usure de la chaussure sur le bord externe de l’avant pied et du talon externe.
La foulée pronatrice oriente le pied vers l’intérieur et génère une usure de la chaussure sur le bord interne.
La foulée universelle amène une usure de la chaussure sur le centre de l’avant-pied et du talon externe.
Pour connaître votre type de foulée, vous pouvez consulter un podologue du sport mais un vendeur spécialisé en magasin est tout à fait capable de vous informer en regardant l’usure de vos anciennes chaussures de course.
Sachez que certains modèles de chaussures proposent des corrections mais des questions se posent sur la réelle efficacité de ces technologies. En cas de doute, mieux vaut opter des runnings universelles, quitte à modifier légèrement votre technique de course.
Enfin, si vous portez des semelles correctrices, il est important de bien veiller à utiliser des chaussures universelles afin d’éviter les surcompensations.
Idéalement, il faudrait pouvoir courir sur différents types de terrain et posséder des chaussures de course à pied adaptées à chacun d’entre eux. Il est évident que courir sur du bitume, un chemin au sol souple en forêt ou rocailleux en montagne nécessite un matériel adapté à chaque situation. Utiliser des chaussures de trail sur du bitume peut s’avérer très traumatisant !
Si vous courez principalement en ville ou sur des chemins, privilégier un bon amorti est plus raisonnable afin d’éviter les nombreux traumatismes. Toutefois, la souplesse d’un sol de sentier nous fera opter pour des chaussures avec un amorti un peu moindre puisque la nature du sol joue ce rôle.
Si vous courez principalement dans la boue ou en montagne, des chaussures de trail à crampons seront plus adaptées pour vous assurer une meilleure stabilité.
Le choix de vos chaussures dépend de vos habitudes et de votre fréquence d’entraînement. Jusqu’à 3 utilisations par semaine, une seule paire suffit. Au-delà, il est préférable de posséder plusieurs paires pour varier les modèles, laisser la chaussure « se reposer » voire sécher si vous courez par temps de pluie.
Sachez que la durée de vie d’une paire de chaussures de running varie généralement entre 750 et 1000 kilomètres. Au-delà de ce kilométrage, les systèmes d’amorti (gel, mousse) sont beaucoup moins efficaces.
Le modèle de vos chaussures dépend des objectifs que vous vous fixez et de votre niveau. Un « coureur du dimanche » ne portera pas les mêmes chaussures qu’un coureur Elite de 10km ou de marathon.
Si vous êtes un coureur occasionnel, il est évident que vous devrez opter pour des chaussures classiques avec un bon amorti pour être le plus confortable possible et ne pas vous blesser.
Si vous êtes un coureur confirmé et compétiteur, vous posséderez probablement plusieurs types de chaussures selon la surface sur laquelle vous courez, si vous êtes à l’entraînement ou en compétition et en fonction de la distance que vous pratiquez.
Sur les courtes distances où prime la vitesse, vous pourrez tenter des chaussures ultra-légères et dynamique avec très peu d’amorti. Cependant, elles ne sont pas forcément adaptées à toutes les morphologies et peuvent être responsables de douleurs articulaires ou de blessures. De plus, elles s’usent très vite donc à utiliser plutôt pour des séances de fractionné sur piste.
Sur des distances plus longues, il existe des chaussures mixtes pour l’entraînement et la compétition. Elles sont plus légères que celle prévues pour l’entraînement uniquement mais procure un certain dynamisme pour maintenir un bon rythme.
Comment ne pas aborder la problématique budgétaire ? En effet, il existe aujourd’hui un gros écart de prix entre les modèles puisqu’ils peuvent démarrer à 70,00 euros environ pour des Kiprun chez Décathlon à 250,00 ou 300,00 euros pour une paire de Nike avec une plaque en carbone. Toutefois, considérez qu’une bonne paire de chaussure de course à pied se paye autour de 150,00 euros.
Choisir une bonne paire de chaussures est important puisque ce sera la garantie pour vous de prendre du plaisir dans votre pratique de la course, sans gêne et surtout sans vous blesser. Il est donc important de bien respecter les critères de choix mentionnés dans cet article et de se faire conseiller par de vrais spécialistes avant de trouver votre modèle et votre marque favoris.
Que vous ayez les mêmes chaussures que le meilleur coureur du quartier ou qu’Eliud Kipchoge, qu’elles soient roses ou à paillettes, gardez cependant à l’esprit que vous devez toujours vous sentir à l’aise et que rien ne remplacera jamais de bonnes jambes pour avancer !
A propos de l’auteur
Arnaud est co-fondateur du site www.triathlonmarket.fr et Président d’un club de triathlon. Passionné autodidacte de sport, de triathlon et de sports d’endurance en particulier qu’il pratique quotidiennement depuis 25 ans.
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