Bonjour Grégoire, peux-tu te présenter ?
Je suis Grégoire Dandres, 49 ans, propriétaire de la marque de nutrition sportive MULEBAR depuis 2015 avec mon associé Denis Gargaud Chanut, athlète professionnel, champion olympique à Rio en 2016. J’ai racheté cette marque après l’avoir distribué pendant 5 ans en France en partant de zéro.
Historiquement j’ai bossé pendant plus de 15 ans comme cadre dans des grosses boites comme Procter&Gamble, Pepsico puis Redbull.
Ta vision de l’entreprenariat : qu’est-ce que ça t’apporte, pourquoi tu t’es lancé ?
C’est un rêve de toujours d’être mon propre patron. J’ai dû trop souffrir de passer ma vie en réunion à convaincre en interne des gens fébriles d’aller de l’avant et de prendre des risques.
L’entrepreneuriat, c’est un mélange de quête de liberté, d’insouciance et de folie car il faut être assez timbré pour quitter un nid douillet ultra bien payé pour se lancer de zéro et gagner beaucoup moins. « C’est par ce qu’ils ne savaient ce qui les attendaient qu’ils l’ont fait « de Marc Twain résume à mon avis le mieux les entrepreneurs.
Trouver un associé : comment faire un bon choix ?
C’est la première cause d’échec dans les sociétés. Tu passes plus de temps avec ton associé qu’avec ta femme alors quand tu vois le taux de divorce de nos jours, il n’y a pas trop de surprises !
Pour ma part ça c’est fait naturellement avec Denis. Nous avons les mêmes valeurs et sommes ultras complémentaires malgré nos 15 ans d’écart. Il fonce et veux en découdre en bon compétiteur qu’il est alors que je suis plus réfléchis … maintenant.
En 5 ans, on a rarement eu de divergences. Depuis un an, il a un peu lâché l’opérationnel pour retourner à l’entrainement en vue des JO de Tokyo et Paris.
Les principaux challenges auxquels tu as du faire face ?
La trésorerie le nerf de la guerre, se faire payer par ses clients (les petites boites servent de banque aux plus grosses et flairer les clients mal en point qui ne paieront jamais), faire les bons choix de recrutement, lancer les bons produits au bon moment et surtout savoir tout faire de la production à la logistique, du marketing et tous les outils digitaux en constante évolutions à la finance ou à l’export… c’est un job de chef d’orchestre passionnant et ultra enrichissant. Depuis Mars, je subi de plein fouet les effets du Covid avec l’annulation de la plupart des courses. La prochaine grosse galère c’est le Brexit car une partie de la gamme est toujours produite au Royaume-Uni et personne ne sait encore qu’elles vont être les taxes et autres réjouissances mises en place.
Des conseils pour un entrepreneur en herbe ?
Croire en ses rêves, les vivre intensément mais sans bouffer sa vie de famille et sociale, être persévérant mais ne pas s’obstiner. Un échec permet toujours d’apprendre et d’être meilleur ensuite. Les Français n’aiment pas l’échec, les anglo-saxons considère qu’il est nécessaire pour se construire.
As-tu un mentor ou un modèle ?
Pas vraiment mais j’aurais adoré avoir un « grand frère » qui me guide en période de doutes ou pour des décisions importantes. J’écoute beaucoup de podcast sur l’entrepreneuriat et la plupart de mes amis sont chefs d’entreprise. J’essaye d’apprendre au maximum des autres pour vaincre la solitude de l’entrepreneur.
Quelle est l’histoire de MULEBAR ? Que propose MULEBAR ? En quoi est-ce innovant ?
MULEBAR a été crée par deux anglais en 2008. Ils ne trouvaient pas leur bonheur sur le marché qui au UK est historiquement rempli de marques assez chimiques avec des ingrédients pas très naturels. Ils ont fait le pari bien avant tout le monde du plaisir et du goût partant du principe qu’à un moment donné quand le corps lâche c’est le mental qui permet de franchir la ligne d’arrivée.
En parallèle ils ont misé sur la protection de l’environnement en adhérant très tôt au programme 1% pour la planète qui vise à reverser 1% de son chiffre d’affaires à des associations environnementales. Ils ont été les premiers à sortir un emballage compostable en 2013.
Nous avons embrayé avec nos gels à bouchon, réutilisables et leurs éco recharges que la plupart des marques sont en train de lancer 6 ans après nous.
As-tu des offres spéciales sur Triathlonmarket.fr ? Les triathlètes representent-ils une part importante de ton marché ?
Oui j’ai crée un code spécial TRIATHLONMKT qui donne 25% de discount sur toute la gamme MULEBAR et qui s’additionne aux promos permanentes comme les 12% sur les boites pleines soit 37% de réduction possible.
C’est très dur à évaluer car il n’y a aucune donnée sur le marché. Je dirais qu’historiquement le triathlète cherchait avant tout la performance avec des marques de laboratoires pharmaceutiques, quel que soit le contenu, et que maintenant comme pour son alimentation de tous les jours, il fait attention à la qualité des ingrédients et au goût de ce qu’il mange. L’alimentation est la base pour que le corps soit en bonne santé, je trouve aberrant que certaines marques mettent encore des conservateurs, des colorants ou autres ingrédients d’origine chimique dans leurs produits.
MULEBAR et la situation sanitaire actuelle, quels sont les impacts ?
Plus de courses donc une consommation en chute libre et un C.A à -70%. Heureusement comme je suis seul j’ai très peu de charges et je passerai l’orage mieux que certaines plus grosses structures qui perdent énormément actuellement.
Je refais aussi un peu de consulting pour maintenir la trésorerie à un niveau acceptable.
Évoluer avec sa société : faire face à de nouveaux challenges, as-tu l’impression d’évoluer ?Tous les jours ! chaque matin tu peux perdre un gros client, avoir un problème de production, apprendre la faillite d’un créancier, voir arriver une nouvelle marque qui va t’en faire baver. Il faut s’adapter en permanence, il n’y a jamais de routine et c’est ce qui me maintient souple et agile.
Comment vois-tu l’avenir de MULEBAR ?
J’avoue qu’en ce moment l’avenir se résume au mois prochain. Si la crise dure et que les courses restent annulées ce que je crains au moins jusqu’à l’été prochain, il se pourrait que 2021 soit la dernière année pour MULEBAR mais je n’y pense pas. La marque est belle, j’essaie de l’ouvrir sur le snacking, notamment les barres, car elles peuvent être consommées en collation à la place d’une barre chocolatée remplie de sucre et d’huile de palme.
Un dernier mot pour nos membres ?
Je vous invite tout d’abord à lire les listes d’ingrédients sur les produits que vous avez l’habitude de consommer. Si vous n’en connaissez pas, ne serait-ce qu’un, sans avoir à ouvrir le Vidal alors essayez une marque 100% naturelle comme MULEBAR, mais nous ne sommes plus seuls sur le marché. Le seul risque que vous prenez c’est de réaliser qu’il n’est jamais trop tard pour se faire du bien.
Pensez aussi à limiter les emballages à usage unique (les gels surtout) et rapportez les jusqu’à à l’arrivée pour les jeter dans une poubelle. La nature n’a pas besoin de type de souvenirs de votre passage.
Merci Grégoire et longue vie à MULEBAR !
Soyez le premier à commenter